Alisa est en fait le fruit de deux projets financièrement indépendants, l’un en Europe, et l’autre en Chine, qui fournissent des programmes expérimentaux d’échelles similaires accessibles aux deux parties. Les expérimentations à grande échelle sélectionnées mettent l’accent sur les problématiques de R&D relatives à la gestion des accidents graves dans les réacteurs tels que ceux actuellement exploités en Europe et en Asie.
Des problématiques de recherche prioritaires ont été étudiées, comme la détérioration précoce du cœur, la phase tardive de rétention des produits de fission dans le fond de cuve, l’interaction combustible-réfrigérant hors cuve et le comportement de l’hydrogène dans l’enceinte de confinement.
"Dans le cadre d’Alisa, nos équipes ont pu accéder à de grandes infrastructures chinoises. A l’inverse, les chinois ont pu travailler sur d’autres installations en Europe, dont les installations de recherche KROTOS et VITI du centre CEA de Cadarache. Alisa a permis de croiser l'expertise de chercheurs européens et chinois pour maximiser les ressources humaines et financières, apprendre les uns des autres et diffuser les résultats à la société ouverte dans son ensemble. Notre objectif n'est pas seulement de comprendre le contexte physique d’un accident grave, mais aussi de renforcer nos connaissances pour en réduire les conséquences ", explique Christophe Journeau, de la Direction de l’énergie nucléaire du CEA, coordinateur du projet pour le compte du CEA.
Au total, 12 expériences ont été réalisées dans le cadre de ce projet. Elles ont permis en particulier d’obtenir des données à grande échelle sur le comportement du corium, le matériau mêlant le combustible, sa gaine et les matériaux de structure du cœur du réacteur si celui vient à fondre.
L’objectif principal des équipes associées dans le projet est de comprendre comment une fusion partielle ou totale du cœur d’un réacteur affecterai la sécurité du réacteur et comment renforcer les procédures de gestion d’un tel accident.
Elles ont travaillé sur des questions techniques complexes comme la stratégie de refroidissement du cœur dégradé par apport d’eau additionnelle, la rétention de la masse fondue dans la cuve du réacteur, la limitation de sa la dispersion dans l'enceinte de confinement, ou encore les mesures de neutralisation de l'hydrogène qui peut éventuellement s’accumuler dans l’enceinte.